Marché VO repart: +6,3% en septembre
Après un été calme, le marché de l’occasion s’est redressé en septembre avec 64.309 immatriculations (+6,3% vs. 2024). Sur les neuf premiers mois de 2025, le cumul reste légèrement positif (+0,9%) et la part de l’occasion atteint 63,2%. Les distributeurs notent une demande croissante pour des modèles abordables.
Après un ralentissement estival, le marché de l’occasion s’est nettement repris en septembre. Selon Filip Rylant, porte‑parole de TRAXIO, “les bons chiffres de septembre maintiennent un bilan positif sur neuf mois et confirment l’attrait structurel du véhicule d’occasion”. Entre janvier et septembre 2025, 555.965 voitures d’occasion ont été immatriculées, soit +0,9% par rapport à 2024 et +7,1% par rapport à 2023. La part du VO dans le total des immatriculations (neuf et occasion) atteint 63,2%, contre 58,1% en 2023. Près de deux voitures sur trois immatriculées en Belgique sont donc désormais des occasions, dont 90,5% par des particuliers.
L’essence reste dominante avec 55,9% de parts de marché, tandis que le diesel poursuit sa baisse à 26,5%. Les véhicules électrifiés progressent timidement : 13% d’hybrides et 4,1% d’électriques purs. “Sur le marché du VO, l’électrique peine encore: l’offre progresse plus vite que la demande. Les hybrides et hybrides rechargeables constituent souvent une étape intermédiaire”, constatent plusieurs acteurs.
L’âge moyen des voitures d’occasion immatriculées durant les neuf premiers mois atteint 9 ans et 10 mois, pour une médiane de 7 ans et 9 mois. Plus de 22% ont plus de 15 ans, un vieillissement qui freine la transition écologique.
Le marché du neuf reste quasi stable en septembre (-0,5% vs. 2024) mais affiche une baisse de 9,2% sur les neuf premiers mois (323.868 unités). La part des particuliers s’élève à 45,3%, tandis que les flottes demeurent prudentes. “Prix élevés, climat fiscal incertain et interdiction annoncée des moteurs thermiques neufs dès 2035 incitent de plus en plus d’acheteurs à se tourner vers l’occasion, perçue comme une solution plus sûre et moins coûteuse”, souligne TRAXIO.
Volkswagen et BMW dominent les ventes d’occasion, suivis par Mercedes, Peugeot et Opel. Les modèles les plus populaires restent la VW Golf (22.017 unités), la VW Polo (16.016), l’Opel Corsa (14.031), la BMW Série 3 (12.376) et la BMW Série 1 (11.250). La Flandre garde la tête avec 55,1% des immatriculations, devant la Wallonie (37,1%) et Bruxelles (7,8%).
Frédéric Vassamillet (SOCO) évoque “un calme estival entre le 21 juillet et le 15 août; septembre a démarré lentement, mais nous restons confiants pour le dernier trimestre. Les ventes de thermiques progressent, le PHEV continue sa lente ascension. Les véhicules électriques d’occasion ne trouvent pas encore leur public, les clients doutent de la technologie, de la valeur résiduelle et des coûts d’usage.”
Gianni Nobile (Car Avenue) observe “plus de ventes neuves grâce à une offre élargie et à des actions commerciales, mais la demande pour l’EV neuf reste essentiellement B2B. Le VO progresse aussi comme offre complémentaire. L’acceptation des EV d’occasion demeure faible. Les clients sont bien informés, mais l’électrification reste complexe, freinant l’intention d’achat. Les SUV B/C dominent.”
Marc Van den Kerkhof (Van Mossel) confirme: “Les particuliers se tournent vers le VO, surtout entre 15.000 € et 20.000 €, principalement thermiques. L’intérêt pour des BEV bien placées en prix existe, mais les volumes restent faibles. Les flottes ralentissent fortement et se concentrent sur le BEV pour des raisons fiscales. Le PHEV perd du terrain à cause du durcissement fiscal.”
Matthias Gommeren (Cardoen) souligne que “le VO reste très recherché; le neuf souffre, notamment l’EV chez les particuliers (TCO, autonomie, valeur de revente). Les entreprises restent fidèles à l’EV via la fiscalité. HEV et PHEV gagnent comme solution intermédiaire. L’intention d’achat reste présente, mais la décision dépend souvent d’un prix attractif ou d’une disponibilité rapide.”
Wim Bruggeman (DEX) note enfin que “la fréquentation de nos showrooms reste stable. Les visiteurs viennent bien informés et avec une réelle intention d’achat. Chez les particuliers, la demande pour les EV d’occasion reste limitée, tandis que les entreprises montrent plus d’intérêt pour le BEV, mais privilégient encore le PHEV.”
Globalement, la tendance confirme le rôle central du marché de l’occasion dans un contexte économique et fiscal incertain. Miser sur la disponibilité, la transparence TCO et des garanties solides demeure la stratégie la plus payante pour les professionnels.
